L’hypothèse midrashique
L’hypothèse midrashique
L’hypothèse midrashique est assez simple à formuler. Puisque les premiers textes chrétiens possèdent toutes les caractéristiques de la littérature midrashique, est-ce qu’ils ne seraient pas tout simplement un midrash ?
A travers la centaine d’études et d’articles présents sur ce site, la réponse à cette question est positive et peut être formulée ainsi:
• Le Nouveau Testament est un texte de même nature que le midrash juif. Il en est un prolongement.
• Il fonctionne en permanence sous le régime de la double entente.
• Il traite de l’eschatologie et ne peut fournir d’assise à aucun élément historique.
• Tous ses matériaux sont déjà présents dans le midrash juif.
• Les nombreuses péricopes (unités narratives) qui composent les Evangiles peuvent être réduites à un très petit nombre de péricopes génériques. Ces péricopes-souches traitent de l’entrée des païens dans l’alliance du Sinaï et de l’allégement de la Loi.
• Les guérisons forment le noyau central des Evangiles. Les récits de l’enfance et de la Passion sont aussi des midrashim.
• Ces guérisons sont une métaphore de l’entrée des païens dans l’alliance divine. Guérir, c’est toujours guérir de l’idolâtrie.
• Le thème de l’allégement de la Loi est un prolongement de débats internes au Judaïsme, ainsi que l’atteste le midrash sur Ruth.
• Les rédacteurs du Nouveau Testament produisent leurs narrations selon un véritable cahier des charges. Leur lexique et leur rhétorique obéissent à un code relativement rigide.
• Le Christianisme s’est édifié sur une lecture univoque de textes à double entente. A la suite de trois traductions majeures, et la perte de la clé de lecture midrashique, le lecteur actuel n’a aucun moyen de revenir au sens originel. Il est condamné à une lecture naïve et historicisante du Nouveau Testament.