Les Aventures de Joseph et Asenet
Connaissiez-vous le roman grec ? Ce genre littéraire gagne pourtant à être connu. Il présente en effet des caractéristiques spectaculaires. Plutôt que de décrire les particularités étonnantes de cette variété littéraire, je vous propose de les découvrir en étudiant un texte peu connu qui relève de ce genre: Joseph et Asenet.
L’exégèse « genre »
On ne sait pas exactement combien il se publie chaque année d’études bibliques dans le monde, mais ce chiffre doit être astronomique d’après le nombre de revues existantes. Il n’existe pas non plus de véritable étude sur la façon dont ces travaux se distribuent selon chaque école méthodologique, mais on sait que les deux principales « écoles » (la critique historique et la critique formelle) arrivent largement en tête du hit parade.
Tentative d’explication du midrash
Regardez bien ce tableau. Il donne à voir une juxtaposition de scènes sans aucune cohérence entre elles. Par exemple que signifient ces pièces de monnaie sur le toit ? Pourquoi cet homme se cogne-t-il la tête contre un mur ? Est-on dans un asile de fous ? Est-ce un rêve ? Une fête ?
Imposition du nom
Le midrash peut-il nous permettre de mieux voir et comprendre les merveilles de nos musées ? Arrêtons-nous un instant devant ce vieillard qui écrit le nom de son fils sur une sorte de tablette. Ce tableau illustre un passage des Evangiles. Sept versets (Lc 1,59 à 66) pour nous expliquer la manière dont Jean (YoHanan) reçut son nom, c’est l’indice d’une élaboration midrashique.
Tobie et Ruth
Si vous pouvez admirer, dans tous les musées d’Europe, des tableaux relatifs à l’histoire de Tobie, c’est parce que l’Eglise catholique a reçu ce livre, comme elle l’avait fait pour Judith ou Suzanne, contrairement au judaïsme et au protestantisme qui lui ont refusé le statut de texte inspiré.
Les yeux de Tamar
Juda, fils de Jacob et de Léa a trois fils : Er, Onân et Shéla. Er, l’aîné, épouse Tamar, mais Dieu le punit de mort car il devient soudain « mauvais ». Juda demande alors à Onân d’épouser Tamar, selon la loi du lévirat.
Rahab restituée
Elle n’occupe dans la Bible que quelques versets, et pourtant il n’est pas un midrash juif qui ne parle d’elle sur des pages entières. C’est une prostituée qui trompe son peuple et qui ment à son roi et pourtant d’innombrables Pères de l’Eglise disent qu’elle est la figure même de l’Eglise.
La femme adultère
L’oubli de la tradition midrashique conduit les exégètes à des situations parfois très embarrassantes, la gène occasionnée va souvent jusqu’à la contorsion. Nous l’avons vu avec le cas de Rahab. Le texte biblique nous montrait une femme prostituée qui mentait et qui trompait son roi, attitudes difficilement défendables. Mais par ailleurs, l’Epître aux Hébreux fait l’éloge de Rahab et en fait le parangon de la foi.
Un vendeur nommé Judas
Dans les Actes, nous lisons que Judas « était au nombre des douze » ou encore « il avait rang parmi nous ». On infère ici la présence du mot mispar (nombre, faire partie de..). Le midrash sur Judas est en effet marqué par le nombre, le compte et la vente. Les Prêtres lui comptent trente pièces d’argent, afin qu’il livre Jésus, il tient la caisse, ou la bourse commune, etc.